Sainte Hildegarde (1098–1179) nous parle des vertus remarquables des pierres précieuses. Dans le « calendrier de la création », c’est après la naissance des arbres et des plantes, au quatrième jour, qu’elles apparurent dans tout leur éclat.
Elles sont un cadeau du ciel offert à l’homme pour sa protection et sa santé.

Dans l’Apocalypse (21, 19), saint Jean en parle ainsi dans le passage où l’un des sept anges lui donne la vision de la Jérusalem céleste : «L’ange mesurait d’après une mesure humaine. Ce rempart est construit en jaspe, et la ville est de l’or pur. Les assises de son rempart sont réhaussées de pierreries de toutes sortes : la première assise est de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la quatrième d’émeraude, la cinquième de sardoine, la sixième de cornaline, la septième de chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième d’hyacinthe, la douzième d’améthyste. Et les douze portes sont douze perles, chaque porte est fermée d’une seule perle ; et la place de la ville est de l’or pur transparent comme du cristal.»

Il y a presque 1000 ans, Hildegarde de Bingen écrivait son traité sur les pierres, appelé « Liber Lapidarum ». Très en avance sur son époque, elle n’hésite pas à aborder ce sujet particulièrement délicat. En effet, les pierres étaient souvent considérées comme des objets diaboliques au Moyen-âge. Mais Hildegarde de Bingen, en femme avertie, ne se laisse pas aller à ces considérations.

Beaucoup plus tard au 20ème siècle, un médecin autrichien appelé Dr HERTZKA va expérimenter les conseils de l’abbesse. Son élève, le Dr Wighard STREHLOW, qui est le référent international aujourd’hui, continuera son travail de recherche et d’expérimentation.

Hildegarde de Bingen était une religieuse bénédictine, mais aussi une femme de lettres, de sciences, canonisée par l’Église catholique au XIIe siècle. En 2012, le pape Benoît XVI la proclame docteur de l’Église. C’est la quatrième femme à obtenir cette distinction, la plus haute de l’Église.
Si le Moyen-âge est décrit comme une période obscure, on dira qu’Hildegarde de Bingen l’a grandement éclairé. En combinant ses dons de voyance et de guérisseuse avec les remèdes populaires et les écrits médicaux savants, elle deviendra extrêmement connue à son époque.
Si nous avions une image à conserver de Hildegarde von Bingen, ce serait celle d’une femme exceptionnelle qui a su se hisser à travers les vicissitudes de son époque au sommet de la sphère intellectuelle de l’Europe, une des premières grandes savantes de l’histoire de l’Occident.