Les traditions initiatiques et folkloriques nous parlent d’un « troisième royaume » où résident les membres du Petit Peuple, distinct du royaume des anges et devas ainsi que du monde humain. Tandis que les anges, messagers célestes, sont des entités purement spirituelles créées pour établir le lien entre l’humanité et la Divinité, les fées et les esprits de la nature sont des entités énergétiques, vivant dans la matière et les éléments : terre, eau, air et feu. C’est pourquoi on les appelle souvent « élémentaux ».

Ces esprits insufflent de l’énergie à la matière et la protègent des perturbations qui pourraient altérer son équilibre. En somme, ils sont les gardiens de la nature et de la matière, semblables aux anges gardiens pour les humains. Ils veillent sur la croissance et la santé des animaux et des plantes, constituant la part spirituelle de la terre, des pierres, des rivières et des vents.

L’idée que chaque chose dans l’univers a son esprit gardien est ancienne et universelle. On la retrouve dans le mythe du Dhyan-Choan du livre tibétain de Dzyan, représentant l’âme resplendissante qui gouverne la terre, dans l’Akasha des kabbalistes ou encore dans l’Anima Mundi des alchimistes.

Ces esprits gardiens ne sont pas totalement invisibles ; ils ont un corps, bien que non matériel comme le nôtre, mais constitué de pure énergie, lumineux, translucide et mobile, se fondant dans leur environnement naturel en adoptant ses formes et ses couleurs, à la manière des caméléons. C’est pourquoi il est si difficile de les apercevoir ; ils se confondent avec les feuillages, l’écorce des arbres, les vagues de la mer, les nuages. Michel Coquet, un occultiste, a tenté de décrire leur substance unique :

« Le corps des élémentaux varie en qualité selon les plans et sous-plans de la matière éthérique, gazeuse et liquide. Lorsqu’ils travaillent, la plupart des esprits de la nature prennent leur apparence réelle, celle d’un petit nuage magnétique, d’un champ de force dans lequel un clairvoyant peut discerner, s’il est attentif, une couleur et l’étincelle d’une petite individualité divine. […] Les formes humaines que prennent souvent les élémentaux (gnomes, fées, etc.) sont issues des formes-pensées de l’archétype physique de la race humaine. »

Helena Blavatsky (1831-1891), aventurière, médium et fondatrice de la Société théosophique, consacre une grande partie de ses écrits aux élémentaux :

« On croit que cette classe ne possède qu’un seul des trois attributs de l’humanité. Ils n’ont ni esprit immortel ni corps tangible ; ils n’ont que des formes astrales, qui participent, dans une certaine mesure, à l’élément auquel ils appartiennent, ainsi qu’à l’éther. Ils sont une combinaison de matière sublimée et d’un mental rudimentaire. Certains sont immuables, mais n’ont pas d’individualité distincte et agissent toujours collectivement. […] La partie la plus solide de leur corps est généralement assez immatérielle pour échapper à notre vision physique, mais pas assez insubstantielle pour être parfaitement reconnue par la vision interne ou clairvoyante. Non seulement ils existent et vivent dans l’éther, mais ils peuvent le saisir et le diriger pour produire des effets physiques, comme nous comprimons l’air ou l’eau à l’aide d’appareils pneumatiques ou hydrauliques […]. De plus, ils peuvent condenser l’éther pour en faire des corps tangibles, auxquels ils peuvent donner la forme qu’ils souhaitent, en prenant pour modèle les portraits gravés dans la mémoire des personnes présentes. »

Certains clairvoyants affirment avoir distinctement observé des fées et des gnomes, ce qui leur a permis d’en faire des descriptions détaillées. Des illustrateurs audacieux, comme Arthur Rackham au siècle dernier en Angleterre, ont même tenté de devenir leurs portraitistes, malgré les difficultés pour contempler ces êtres immatériels. Ces derniers ne se montrent aux yeux humains que par le biais de mirages ou de « formes-pensées ». Comment, dans ces conditions, les distinguer des illusions suggérées par notre imagination ? À moins que l’imagination ne soit précisément le lieu où résident les esprits élémentaires ? Djwhal Khul, maître de la théosophe Alice Bailey (1880-1949), répond :

« On pense couramment que toutes les fées, gnomes, elfes et esprits de la nature existent uniquement en matière éthérique, mais ce n’est pas le cas. Ils existent également en corps de substance gazeuse et liquide, mais la base de tout ce que l’on peut voir objectivement est leur structure éthérique ; ces petites vies affairées protègent fréquemment leurs activités physiques denses par des mirages, voilant ainsi leur manifestation objective. »

Les fées et les élémentaux sont capables de pensée, bien que les alchimistes et théosophes leur refusent la possession d’une âme immortelle. Contrairement aux humains, dotés d’une âme privative et d’une individualité distincte, ces êtres possèdent une « âme-groupe », générique à leur espèce. Ils ne connaissent pas le libre arbitre des humains, cette faculté divine permettant de choisir entre le bien et le mal. Les élémentaux ne connaissent ni le bien ni le mal ; ils sont programmés à l’avance pour accomplir leur mission, sans jamais s’en écarter. Ils ne connaissent ni oisiveté ni loisirs ; leur persévérance seule assure la continuité de la nature.

Selon S. Lancri, « les élémentaux sont des “forces guidées”. Ils résident “dans le voisinage des Immortels” et accomplissent les décrets du karma par des tempêtes, des incendies, des tremblements de terre, des famines et des guerres. À l’exception des “hauts Initiés et Adeptes”, chaque homme est, à sa naissance, pris en charge par les Génies “qui président aux naissances”. L’âme et le corps des humains non-initiés sont ainsi “dirigés par les Génies”. Ces derniers, utilisant les corps des mortels comme instruments, ont le “contrôle des affaires mondaines”. »

Les élémentaux sont donc à la fois les « génies assistants » des hommes et les « gardiens de la nature », comme l’explique le théosophe Charles W. Leadbeater (1854-1934) :

« Ces êtres partagent la joie et la satisfaction de la terre lorsqu’elle est arrosée par la pluie, mais ils sont également heureux sous la neige. Non seulement ils admirent, avec une intensité incompréhensible pour nous, la beauté d’une fleur ou d’un arbre, la délicatesse de ses couleurs ou la grâce de sa forme, mais ils prennent un vif intérêt et un profond plaisir dans tous les processus de la nature. »

Il précise également :

« Naturellement, cette caractéristique est utilisée par les grands Êtres en charge de l’évolution, et par les esprits de la nature employés à aider à l’assortiment des couleurs et à l’arrangement des variations. Ils s’occupent également beaucoup de la vie des oiseaux et des insectes, à l’éclosion des œufs, à l’épanouissement des chrysalides, et veillent jalousement sur les ébats des agneaux, des paons, des levrauts et des écureuils. »

A la boutique Saint-Gimer nous connaissons bien les fées, elles nous visitent, nous accompagnent. Il se murmure même que certaines d’entre elles nous aide à réaliser les bracelets de pierres que vous porterez afin de s’assurer qu’ils soient justes et parfaits pour vous.